20 ans du vignoble: le discours du Maître de Chai.
Il se voit ! Il se boit ! Il se vit ! Il s’hume ! il se goûte ! Il se sent ! Mieux …il se ressent… !
Il se passe quelque chose à Villers-la-Vigne totalement à contre courant des mouvements d’accélération, d’uniformisation, de globalisation générale mondiale.
Je vous vois déjà tous me dire …
– Normal puisque nous sommes accueillis dans une abbaye d’exception, à la renommée universelle et au romantisme prenant dans les tripes, le ventre et parfois même le bas-ventre,
Facile de faire un vin d’exception en recopiant les moines qui durant 4 bons siècles ont fait du vin dans un petit bijou, serti clos, entre des murs de schiste protecteur et précautionneusement exposés au soleil de midi,
Evident, puisque maintenant il existe des cépages peu sensibles aux maladies habituelles de la vigne et adaptés aux frimas et tempêtes septentrionales plus qu’humides…et même bien arrosées
Aisé puisque vous utilisez les toutes dernières techniques de vinification complexes et respectueuses de l’environnement pour produire votre nectar sur moins d’un hectare !
Simple avec tout l’équipement super luxueux et coûteux avec lequel vous vinifiez ce produit à l’encontre de tous les raisonnements économiques de base.
Notre vin est rare et pourtant il se donne. Il coûte cher et se verse gracieusement à tout qui passe la porte du Clos de Villers-la-Vigne
Clair puisque vous surfez sur la vague du réchauffement global climatique qui vous donne du sucre en profusion en septembre. A ce rythme, dans 100 ans, vous allez produire une délicieuse alternative aux Côtes du Rhône, gare à toi !
Mais que nenni. Le miracle de Villers-la-Vigne n’est pas dans toutes ces explications rationnelles et ingénieuses. Le miracle, car il s’agit bien d’un miracle qui dure déjà depuis 20 ans, c’est vous, c’est nous tous ici présents ce soir.
Comment un groupe aussi disparate que coloré parvient-il à lier si bien la sauce…au vin ? Je l’ai appelé …la maladie d’amour de la vigne …qui unit dans son clos les cheveux blonds, les cheveux gris.
Unis par une amitié inoxydable dans un 21 ième siècle tourné vers les générations futures et le respect du milieu qui nous accueille où « tu seras tourné vers demain, sinon tu ne serais point », le vignoble a été à la base du renouveau de la vigne en Belgique, acteur discret mais efficace de racines retrouvées. Les compétences de chacun y sont mises en valeur, dans une liberté d’initiative totale, encadrée par une connaissance balbutiante qui au fil des 20 ans s’est expertisée.
Le mur de la connaissance s’est construit et ouvre à chaque saison de nouveaux horizons insoupçonnés jusqu’alors.
Ce mur a grandi grâce à la haute valeur ajoutée de tous nos amis du vignoble, ici présents qui souvent ont partagés nos angoisses, nos questions et réponses aux choses de la vigne.
Ce n‘est pas le hasard si nous retrouvons physiquement ici ce soir ou en pensée tous les acteurs de cette belle histoire.
– Le Gard, avec sa Compagnie vineuse et colorée venue en force introniser trois nouveaux amis en plus des trois déjà mis à l’honneur et sa chorale aux belles envolées bien chantantes sur fond de cigales,
– Notre voisin et seul vigneron bio belge au matériel de pointe toujours à notre disposition,
– Le père du whisky belge, distillateur de notre Marc du temps où il en avait…au temps où Villers villersait…temps qui nous reviendra avec le prochain temps des cerises…
– Notre ami de toujours à Emines, inoculé lui par le virus de la vigne, et véritable acteur du renouveau de la viticulture à grande échelle dans notre région,
– Nos frères jumeaux de Torgny à la Mazelle, lieu de bon nombre d’échanges passionnels et passionnés,
– Les expertes demi-amies en provenance des centres d’analyse de Gembloux et de Remich,
– Le Merlin enchanteur du vin belge, fermenteur ucclois patenté de tous ce que vous pouvez imaginer et inoculateur de la Macération carbonique à Villers,
– Les vignerons de la Koeppchen au Luxembourg sur fond de pâté au Riesling et de Scherwiller en Alsace sur fond de filets de carpes frits aux conseils éclairés pendant près de 20 ans…,
– Les voyages organisés par Waker, Braver et Torgny dans différentes régions viticoles de France, Hongrie, Luxembourg, Angleterre, Allemagne, Belgique septentrionale et méridionale,
– Le créateur de bulles délicieusement rosées des environs d’Epernay accompagnant avec d’autres bulles belges et jumelées toutes nos fêtes et événements clé,
– L’autre abbaye, gardoise, nous dirons ici une chartreuse, représentée ce soir avec charme, située au centre de son vignoble et de biens de moments de réflexion de votre serviteur, vignoble replanté par l’ami de toujours ici présent aussi, chartreuse qui fait partie …de l’Association des Vins d’Abbaye…tiens …tiens…une autre porte ouverte…
– et sans oublier, nous sommes en Belgique pardi, l’autre association fermentaire qui rime avec bière à Villers venue en force ce soir,
Notre président fondateur avait averti tout qui passerait la porte d’entrée du clos de Villers-la-Vigne. Attention nous prévenait-il, derrière cette porte il y a une nasse. On ne sait y rentrer que d’un seul sens. Une fois rentré, on ne sait plus en sortir.
Combien d’être – en mal être- ce clos a-t-il réconfortés ? Combien de moments de couple, de famille, d’amitié, de découverte n’ont-ils pas été créés et développés…
Un ami m’a glissé à l’oreille que ce petit coin de vigne au sein de l’abbaye était le meilleur psychologue du monde car il inoculait le bonheur en intraveineuse, c’est à-dire qui celui qui va directement au cœur… !
Alors buvons ce vin rare, cet élixir, ode à l’amitié et à l’amour, qui se donne et ne se vend pas.
Il est l’heure maintenant de le boire pour le croire…et de fêter entre amis de toujours nos 20 ans.