Début Avril…ne te découvre pas d’un fil…Neuf degrés ce matin au thermomètre, à 15 jours des noeufs de Pâques… Brrr. Frisquet après ce début d’été marsien. Malgré ces températures assez basses en ce samedi matin, la douceur des derniers jours avaient déjà chauffé les fleurs et bourgeons de tout poil et la sève montait vigoureusement au sommet des sarments multiples. La nature bourgeonnait, les fruitiers étaient tous en fleurs, les amis et amies en sève et en effervescence devant tant de beauté aromatique et visuelle. Nos 5 sens étaient déjà tout en émoi ce matin au Clos de Villers-la-Vigne. Plusieurs chantiers sont entrepris, sous la baguette de notre nouveau chef de culture. C’est que la sève ne monte pas que dans les sarments…foi de vigneron ! Une équipe s’occupe des 350 trous à la tarière à faire pour préparer la plantation de Regent et Phoenix à Pâques.
L’autre, toute présidentielle en ces moments Obamasien et Xi Jinpingois, conduit les opérations de traitement de la vigne au purin d’orties utilisé comme insecticide pour soigner les plantes et comme fertilisant afin de donner aux plantes une meilleure résistance aux maladies, activer leur croissance et de traitement de la vigne à la décoction de prèles utilisés en préventif contre les maladies cryptogamiques comme l’oïdium et le mildiou. Et, particularité très belge, notre première dame est à la manœuvre, aidé de son président de mari, lui non casqué…bio oblige.
Troisième équipe toute en beauté et en grâce, Brigitte et Micheline chérissent les plantes de rocailles tout au long de notre escalier monumental et des plantes aromatiques autour de la terrasse.
Un autre escadron Recce – en ce centenaire de la première guerre mondiale – stabilise quant à lui le sous-sol du futur cabanon du Clos. Dix-sept sacs de gravier sont ainsi répandus. Plus que vingt et le cabanon pourra le recouvrir de son fier mélèze chanusien.
Un bataillon de gratteur de moulinette et aérateur de limons sablonneux s’affaire sous les rangs, tandis que Marianne prépare des douceurs à farcir et faire pâlir plus d’un palais de vigneron. Albert semble pêcher à la ligne en attendant que cela morde. L’ombre d’Henri Verneuil 45 ans plus tard retourne une scène du Clan des Siciliens autour d’une table de bois. Ils s’appelaient presque Jean, Lino et Alain.
Puis ce fut l’heure de l’apéro et comme les premiers bourgeons, les flacons fleurissent bien vite les tables de printemps dressées sous le soleil naissant.
Entre la chaleur des rayons sur nos calvities naissantes et la chaude sensation du vin bien fait coulant dans nos gosiers gaulois, entre rires gras, sourires complices, bisous affectueux et discussions respectueuses, il ne manquait qu’une seule chose…les absents. N’attendez plus, donnez de l’épaisseur au temps qui coule entre vos doigts et venez vite nous rejoindre lors de notre prochain rendez-vous viticole. Car vous êtes… comme Stromae nous le chante sur toutes les ondes…FORMIDABLES ! Vous nous manquez !…
Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire; Bien que le laboureur le craigne justement, L’univers y renaît ; il est vrai que le vent, La pluie et le soleil s’y disputent l’empire. Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ; C’est sa première larme et son premier sourire.
C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrir L’anémone sauvage aux corolles tremblantes. Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ; Et du fond des boudoirs les belles indolentes, Balançant mollement leurs tailles nonchalantes, Sous les vieux marronniers commencent à venir. Alfred de Musset