Il y a des gens qui voient les choses comme elles sont et qui se demandent : " Pourquoi ? "
Il y a des gens qui rêvent les choses comme elles n'ont jamais été et qui se demandent : " Pourquoi pas ? "
Une page se tourne.
Le chai nouveau est arrivé. Après 3 ans chez Christophe et Tanja à Cortil, 7 ans chez Paul-Henri et Chantal à Noirmont et 3 ans chez Christian et Catherine à Marbais, nous voici chez nous dans les ruines de l’abbaye de Villers. Nous récoltons là les fruits d’un long travail depuis plus de 20 ans au sein du fantastique pôle de développement touristique qu’est l’abbaye. Notre projet, d’abord un peu fou, a démontré qu’il tenait plus que la route. Il participe petitement mais sûrement au rayonnement de l’abbaye par la petite fenêtre vitivinicole que nous avons ouverte en 1990, en replantant un des anciens vignobles intramuros dans l’ombre des moines et de leur vignoble durant 4 siècles de 1250 à 1650.
Notre chai a été aménagé dans l’ancienne grange de l’abbaye située juste en face du vignoble, grange rénovée grâce à des fonds européens (FEDER) tandis que les travaux d’aménagement du chai engagés par la Confrérie ont été financés par des subventions de la Province du Brabant Wallon, par divers sponsors privés via la Fondation Roi Baudouin, et par nos fonds propres. Les subventions ont été accordées par les pouvoirs publics, considérant que la viticulture et la vinification sont des activités peu répandues en Brabant wallon et que le vignoble de la Confrérie du vignoble de l’Abbaye de Villers-la Ville, avec ses 700 pieds répartis en terrasses, est un patrimoine naturel et génétique qu’il convient de préserver. Elles assurent également une meilleure connaissance, diffusion, promotion de ce produit et de cette activité. La vigne y est traitée selon les principes empruntés à l’agriculture biologique et à la permaculture, pratiques qu’il convient de soutenir et de diffuser afin d’enrichir encore la biodiversité du lieu. Pour garantir les normes sanitaires en vigueur, les sols, murs et plafonds ont été traités en respectant les recommandations de l’Agence fédérale pour l’alimentation et la sécurité alimentaire (AFSCA). Le chai dispose d’un local séparé de fermentation permettant de réguler la température en fonction des différents stades de vinification; on y retrouve les cuves de macération carbonique et leur système d’injection de CO2, le groupe de réfrigération, les cuves de fermentation ainsi que les touries pour les moûts et le marc. Le chai comporte un mini laboratoire d’analyse permettant de suivre le processus de vinification et dispose d’une bibliothèque réunissant toute la documentation accumulée depuis 20 ans. Un espace de dégustation des produits y est aménagé. Le chai accueillera les visiteurs de l’abbaye et du vignoble et recevra les écoles de l’entité de Villers-la-Ville et d’ailleurs ainsi que les participants aux manifestations culturelles organisées dans l’enceinte de l’Abbaye.
En ce 23 juin, l’équipe vini en force a voulu être présente pour l’événement historico-vineux. Grâce au camion de notre célèbre William, entrepreneur de travaux publics, hydrauliques et routiers, un beau camion tout vert pointe le bout de son nez au chai de Marbais. L’équipe fiévreuse trépigne d’impatience, puis – sous le regard amusé des propriétaires du chai de Marbais, Christian, père et Mathieu, fils – charge les grosses cuves de 1000 et 500 litres. Suivent les presses, égrappoir embouteilleuse, filtreuses, fûts, plateaux, seaux, pompes et matériel de vinification. Deux heures plus tard, tout le matériel est installé dans le chai de Villers, tandis qu’une partie de l’équipe étiquette et colle la médaille d’argent sur les 43 dernières bouteilles de la Cuvée 2010 qui arroseront tout le gratin sauce inaugurale ce 29 juin à 14h30. Demain, arrivent au chai la couverture des auges en verre épais puis cette semaine encore, l’éclairage indirect et les prises, interrupteurs. Juste à temps pour l’inauguration de samedi.
Nous voici donc à l’aube d’une multitude de nouvelles cuvées vinifiées à l’abbaye, dans des locaux chargés d’histoire et d’hommes. Puissent ces lieux nous rappeler à chaque instant que :
Nous sommes toujours des apprentis devant le vin. Il est infiniment plus qu’une connaissance. Il est une philosophie (et un bon psychologue ndlr) La découverte est quotidienne. Découverte des techniques, des hommes et de soi. Comte de Bournazel