Notre barbecue annuel: il fait trop chaud pour travailler.
Imaginez un peu… trente-quatre degrés Celsius certifiés exacts par le thermomètre! Certes, l'impact n'est pas le même après une semaine de canicule. Et puis, on se rassure au vu de ceci:
Il n'empêche: cette zone d'ombre le long du mur d'enceinte de notre petit clos de bonheur est celle où l'on trouve le plus de vignerons au mètre carré, et ce bien avant l'apéro. Mais ce petit refuge ombragé voit sa surface se réduire inexorablement au fil de la montée du soleil dans le ciel villersois. Moi qui me targuais d'être un animal des pays chauds, je n'ai franchi cette ligne de démarcation qu'en de brefs épisodes.
Le vignoble, lui, est heureux: la floraison est radieuse, les feuillages ont crû de quarante centimètres en une semaine et les plus stakhanovistes d'entre nous sont à l'ouvrage pour palisser tout cela, supprimer les entre-cœurs et autres opérations d'usage. "On va finir par planter de la syrah" fit quelqu'un.
La zone d'ombre salvatrice s'est entièrement estompée. Seuls, les parasols offrent encore quelques refuges. Pour réchauffer l'ambiance, Paul allume un bon feu afin de produire de la braise en quantité respectable: c'est l'heure de notre barbecue annuel. Et dire que l'an passé, dans les mêmes circonstances, il pleuvait à verse…
Les vins sortent des besaces. Les rosés, de Villers où d'ailleurs, médaillés ou non, se réchauffent vite dans les verres, les blancs aussi. Les glaçons destinés à les rafraîchir ont fondu comme neige au soleil. Il nous reste l'amitié, le partage et le plaisir d'être ensemble.
Et ça, ça change tout.
Philippe Le vin est la réponse de la terre au soleil. Margaret Fuller