Non, mes amis, nous ne sommes pas en pays Bigouden, et vous ne regardez pas un reportage sur les femmes de marin réparant les filets de pêche dans le port de St Guénolé. Mais quoi, alors ? Ces étranges personnages auraient-ils trouvé là le support idéal pour leur élévation spirituelle?
Et ces brouettes, sagement alignées, comme au départ des vingt-quatre heures du Mans? Le chien de Jean-Jacques s'en fiche, lui: il a choisi de piquer un petit roupillon.
Et ça, c'est quoi ? Moi, ça me rappelle l'époque épique où nos grands-pères repiquaient paisiblement des poireaux dans leurs jardins, non sans en avoir préalablement trempé les racines dans une mixture verdâtre faite de bouse de vache mélangée à de l'eau…
Hé, vous deux, qu'est-ce vous fabriquez là-haut ? Non mais, vous les avez vus ? A creuser ainsi sans relâche, ils vont bien finir par trouver du pétrole !
Ce que vous venez de découvrir, ce sont les ingrédients de cette journée de travail. Vous le savez, il a été convenu de densifier l'encépagement en plantant de nouveaux pieds de vigne entre les existants. D'ailleurs, notre Confrérie, jamais à court d'idées, à organisé un système de parrainage. Mais cela, cher lecteur, vous le savez, puisque vous avez déjà adopté votre pied de vigne.
Ca y est, les confrères sont là : on peut y aller. Jean-Jacques donne le signal du départ. Chacun sa brouette, et courage !
Des trous ont été creusés, prêts à accueillir les petits derniers. D'abord, y déposer un peu de terreau. Placer ensuite le cep à bonne hauteur, et rajouter du terreau. Une seconde équipe viendra ensuite combler le trou avec de la terre enrichie et y versera de l'eau. Le treillis déjà évoqué coiffera le tout. Les plus anciens d'entre nous vous diront pourquoi.
Et voilà le travail !
Prenons le temps d'observer les vignerons à l'ouvrage. Par exemple, cette équipe de choc. Admirez la précision du geste, ce modèle de coordination, cette complémentarité. « Alors gamin ! Tu te dépêches ? ». Et l'efficacité qui en résulte : On n'est pas là pour rigoler !
Une image vaut mille mots : poursuivons notre observation.
Bilan des courses : personne ne vit venir l'heure de l'apéro. Elle nous tomba dessus sans crier gare, tandis que nous avions le dos tourné (Non, là je pousse un peu, tout de même 😉 A Villers-la-Vigne, on est fier d'honorer ses engagements, et on ne faillit pas à une tradition bien ancrée. Il nous fallut donc interrompre notre activité.
Votre serviteur en omit même de prendre quelques clichés des étiquettes sorties des sacs de pique-nique. Mais pas de les déguster… Tout de même, ce Pommard 1961 valait bien une image. Certes, son contenu avait évolué sensiblement 😉 Mais quelle émotion que tenir un tel flacon !
Quelques courageux se remirent ensuite à l'ouvrage, jusqu'en fin d'après midi.
Nous partîmes cinq cents, mais, par un prompt renfort Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port relatait Don Rodrigue
Nous partîmes à quinze ; mais, les heures s'égrenant Il n'en restait plus guère à la nuit tombante. aurait pu rectifier Jean-Jacques
Les cépages sont bien en place. La nature n'a plus qu'à faire son oeuvre, et nous à jeter un regard bienveillant sur notre petit clos de bien être, à nous si cher.