En ces temps de fébrilité politique, il est au moins un sujet qui réconcilie tout le monde: la vigne et le vin.
Prenons l'exemple d'un petit vignoble que nous connaissons bien: voyez comme on avait mobilisé les énergies ce samedi 24 mai. A-t-on déjà vu meilleure façon de se soustraire quelques heures à l'agitation pré-électorale?
En fait de vignoble, on se serait cru aux abords d'une scierie ce matin-là. Il faut dire qu'on avait déployé les grands moyens: outillage, chutes de bois, fils électriques, sciure, avaient envahi notre espace. Au fond, ce joyeux désordre était plutôt rassurant: voyez comme le cabanon prend forme. Il ne restera bientôt plus qu'à poser la toiture. Jean-Jacques sait déjà comment faire. Nous verrons cela le moment venu.
Certains songent déjà à la déco. Moi, je verrais plutôt un ton bois naturel, au moyen d'une lasure bien choisie. D'autres idées fusèrent, certaines originales.
A la vigne, on affecta les ressources humaines disponibles au travail habituel du sol, à l'épamprage et l'entretien de nos cépages chéris. Quelques images familières, rassurantes : voyez la fougue et l'ardeur de la jeunesse au service de notre noble cause. Voyez aussi André travaillant sans relâche, là-bas au loin. Voyez encore Monique, affairée, et son ravissant tabouret rose.
Un membre, en la personne de votre serviteur, s'éclipsa en direction du chai. Non, mes amis, on ne le retrouva pas affalé au milieu de bouteilles vides, ronflant comme un bienheureux. La vraie raison de cette escapade: les presses, qu'il fallait remettre en place. La presse rouge sera blanche, dorénavant. C'est plus chic. Tout comme sa grande soeur, elle est à présent équipée un dispositif d'arrivée et d'évacuation d'eau remis à neuf.
La saison avance, les feuillages s'étoffent avec fierté. L'endroit est paisible. On y est bien. Qu'il est beau, notre vignoble…