La voiture a quitté la N5, passé Baisy-Thy, et pénètre dans le bois d'Hez. Cette dernière partie, avant d'arriver à l'Abbaye de Villers, est assurément la plus belle du trajet. Oubliées les trépidations de la ville et de la vie. Eteindre la radio, ralentir, ouvrir tout grand les vitres. Humer la fraicheur du sous-bois. Bientôt, les feuillages revêtiront leur parure d'automne, en une multitude de teintes nuancées.
Et puis, la silhouette de l'abbaye qui se découpe entre ciel et verdure. Majestueuse, elle semble éternelle, comme si le temps n'avait pas de prise sur elle.
Voici le clos, et ses murs de pierre, familiers, rassurants. Voici les confrères, déjà l'ouvrage 😉
Ce matin, il s'agit de clore la saison viticole qui, il faut bien le dire, n'a pas été féconde. Le roi Mildiou en a décidé ainsi: pas de raisin cette année! Bah! On en a vu d'autres.
Côtés flacons, Christophe nous a rassurés : avec ce qu'il nous reste de 2010 et 2011, nous sommes assis sur un trésor qui constituera notre stock de guerre, et nous fera tenir longtemps face à la crise. Assez longtemps pour assurer la jonction avec le millésime suivant, sans qu'il soit besoin de s'aller réfugier sous l'aile protectrice de ces grandes forteresses commerciales que, rigoureusement, ma mère m'a défendu de nommer ici.
Quand on est un sage, et qu´on a du savoir-boire On se garde à vue, en cas de soif, une poire Une poire ou deux mais en forme de bonbonne Au ventre replet rempli du bon lait d'automne… Georges Brassens
Bon, au boulot !
Le vignoble doit prendre ses quartiers d'hiver. Hiver qui, n'en doutons pas, arrivera à pas de géant, et ne passera pas inaperçu.
Décision a été prise de ne pas tailler la vigne! De l'énergie pour la plante, pour l'an prochain: je n'ai rien compris. Qu'à cela ne tienne : il faut donner à notre écrin de verdure son visage des jours les plus sages. Nettoyer les murs, parterres et interlignes, contenir la végétation envahissante. Certains munis de sécateurs, d'autres juchés sur des échelles, ou encore déplaçant de pleines brassées de verdure coupée. Il en est même qui prétendent avoir aperçu votre humble serviteur juché en haut d'un mur, position n°… Franchement! A-t-on idée de colporter pareils ragots? Les gens racontent vraiment n'importe quoi… :-p
Midi ! Le travail n'est pas fini. Mais c'est l'heure sacrée, celle de l'apéro. Ah Dieu! Que l'amitié est jolie! Ah! que je t'aime, mon petit bouchon…. Du coup, cette séance ne sera pas la dernière de l'année, et il en faudra encore au moins une. Vous en serez?